• Tous les matins - Théa d'Albertville


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    Tous les matins sont prometteurs
    De nouvelles joies de nouvelles peurs
    C'est ce qui donne à l'existence
    Le concentré de sa substance

    Et après pour bien voyager
    Dans sa navette en passager
    Du frein de l'accélérateur
    Jouer des pieds avec candeur.

    Théa d'Allbertville
    22 octobre 2012
    Dans le train vers Bulle


     au-dessus dent de broc


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  • lire avec un chat

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  • il ny a pas dami aussi

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  • avant davoir peur de la perdre

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  • le pont de thusy sur la SarineC’est sur des bases solides que fut jeté le premier pont, qui coûta, 1,824 couronnes. Il fut emporté plus tard par une crue subite des eaux.

    A cette nouvelle, le syndic s’écria :

    • Il n’y a que le diable qui puisse nous en construire un autre plus durable !

    Il n’avait pas achevé ces paroles qu’un domestique annonça :

    • Messire Satan !

    Le Syndic ne connaissant ce personnage que de réputation, sa timidité redoutait bien une telle visite, mais, fonctionnaire public, il voulut être à la hauteur de sa dignité. L’étranger fut donc introduit.

    Après les compliments d’usage, chacun s’assit ; le bailli mit ses pieds sur les chenets, le diable posa tout bonnement les siens sur la braise.

    • Hé bien ! mon brave ami, dit Satan, vous avez donc besoin de moi.
    • Oui, Monseigneur, votre aide nous serait très utile.
    • Pour ce maudit pont, n’est-pas pas ?
    • Précisément ; vous venez à propos, mais ne soyez point exigeant envers de pauvres paysans. Je pourrais bien demander un subside à Leurs Excellences de Fribourg, mais ces messieurs de la capitale comprennent si peu les besoins de la campagne.
    • Rassurez-vous, je peux vous satisfaire ; il ne s’agit que de nous entendre sur le prix, continua Satan en regardant son interlocuteur avec une singulière expression de malice.

    Satan réfléchit un instant.

    • Je désire, dit-il, posséder l’âme du premier individu qui passera sur ce pont.

    Prenant alors sa meilleure plume et s’appliquant à bien écrire comme à une leçon de calligraphie, il rédigea la convention qui fut ensuite signée par les deux parties contractantes. Le diable s’engageait formellement, par cet acte, à bâtir dans la nuit un pont assez solide pour durer cinq cents ans, et le haut fonctionnaire de la commune concédait, à titre de paiement, l’âme du premier individu qui le traverserait.

    Le lendemain, au point du jour, le pont était construit. Le syndic, de bon matin, va vérifier si le travail est bien accompli. Il trouve le pont fort convenable et perçoit à l’extrémité opposée Satan, assis sur une borne et attendant la récompense promise.

    • Vous voyez, dit celui-ci, que je suis homme de parole.
    • Comme moi, réplique le malicieux paysan.
    • Comment ! vous seriez assez bon de vous dévouer, pour le bien public ?
    • Je connais mon devoir, Monseigneur ; on n’est pas pour son plaisir à la tête de sa commune.

    Sans poursuivre cet entretien, le syndic ouvre, à l’entrée du pont, les deux sacs qu’il a apportés prudemment sous son bras. Le premier contient des rats de la plus belle espèce ; le second deux chats hargneux élevés à Arconciel ! On juge de l’ardeur des premiers à franchir le pont, du zèle des seconds à les poursuivre et du désappointement du diable.

    • Voilà votre proie, une âme excellente, lui crie le syndic.

    A la vue du rat, Satan ne sourit pas, mais furieux, il allait détruire son oeuvre quand, se retournant, aperçut une procession venant d’Avry, curé et chapelain en tête. Frémissant de rage, il disparut subitement en jetant à travers les airs cette dernière parole de dépit :

    • Affaire ratée !

    Quant au syndic, il fut depuis cet exploit l’objet de la considération générale, mais la première fois qu’il fouilla son escarcelle, il se brûla vigoureusement les mains.

    Tiré du livre Légendes fribourgeoises de Joseph Genoud, Collection Contes et légendes, 2000
     


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    Quel noble privilège
    De passer la campagne
    De voir le ciel, la neige

    Saupoudrer la montagne
     
    Théa d'Albertville
    Dans le train vers Bulle
    17 octobre 2012
     
    vue de gruyeres

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  • Métamorphoses - Théa d'Albertville


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    Amuse-bouches de l'amour pour un anniversaire

    Je suis une boule de coton qui se promène sur ton dos, délicate caresse parfumée

    Je suis le souffle du vent qui rebondit sur tes épaules, chaque pore de la peau réveillé

    Je suis les mains qui pelotent ta tête, pour quelques instants, prisonnier

    Je suis les lèvres qui déposent mille baisers sur tes yeux, ton front, ton nez

    Je suis la plume qui redessine le contour de tes lèvres, ouvertes, assoiffées

    Je suis les doigts qui visitent ton cou, ton torse, chaque centimètre carré

    Je suis les narines sensuelles qui goûtent l'odeur de tes aisselles

    Je ne sais plus qui je suis...

    Théa d'Albertville
    15 octobre 2012
    Romont

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