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Je me souviens de vous
Vous avez dix sept ans
De loin vous m'observez
Profondeur du regard
Yeux croisés par hasard
Dans la foule égayée
J'aime ailleurs hélas
Un autre ténébreux
Que je prends pour un dieu
Et qui reste de glaceJe me souviens de vous
Et de vos vingt cinq ans
Mes amies retrouvées
Nous veillons jusque tard
Au bistrot puis au bar
A se laisser aller
Chacune vous embrasse
Bonjour ça va heureux
Plutôt pas malheureux
Quotidien sans menaceJe me souviens de vous
Autour de trente cinq ans
Nous avons raconté
Un peu les mêmes histoires
Plaisir de se revoir
Entre femmes jaser
Vous arrivez loquace
Un peu moins ténébreux
Un peu plus amoureux
Avons brisé la glace
Je me souviens de vous
De vos quarante cinq ans
Toujours parler parler
Rire manger et boire
Les copines et la foire
Les sorties débridées
Et vous toujours fugace
Que rien, c'est déjà mieux
Vous traversez les lieux
Laissant vide la placeJe me souviens de vous
A plus de cinquante ans
C'est la fin de l'année
Vous avez un air noir
A cause de déboires
Sérieusement éméché
Les têtes bien en face
Les yeux bien dans les yeux
Vous avez dit aux dieux
Que vous m'aimez, audaceJe me souviens de vous
De vos cinquante deux ans
En début de journée
Vous passez sans me voir
Dans toute votre gloire
Vraiment vous m'oubliez
Et moi la tête basse
Et le cœur malheureux
Je formule des vœux
Que vous l'aimiez, la farce
Je me souviens de vous
Bientôt cinquante quatre ans
De loin vous m'observez
Profondeur du regard
Yeux croisés par hasard
Dans la foule égayée
Je vous aime, hélas
Vous êtes ténébreux
Et je vous prends pour Dieu
Resterez-vous de glace?Théa d'Albertville
13 septembre 2007
Conches
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Tu es le vent, quand allongée dans mon hamac tu me balances comme le berceau d'un nouveau né
Tu es le vent, quand tu joues dans les arbres une musique imprévisible
Tu es le vent, quand tu animes les branches actrices vertes sur fond bleu cielTu es l'eau, quand la marrée monte et que tu caresses la terre, comme si tu lui faisais l'amour, dans un va et vient régulier
Tu es l'eau, quand tu visites chaque petite cavité avec une amoureuse curiosité
Tu es l'eau, quand tu te retires et que tu laisses la terre détrempéeTu es la terre, quand ces deux arbres fiers semblent balancer mon hamac
Tu es la terre, quand je marche et que tu craques sous mes pieds
Tu es la terre, quand je suis l'eau qui te arpente lentementTu es le feu, quand le soleil me chauffe le corps jusqu'à brûler
Tu es le feu, quand tu danses sur les flots une valse à mille temps
Tu es le feu, quand tu te caches dans l'océan pour mieux préparer ton entrée le jour suivantEs-tu le vent? Es-tu l'eau? Es-tu la terre? Es-tu le feu?
Tu es tout à la fois avec en plus cette capacité d'aimer?
Tu es divin, mon amour.Théa d'Albertville
12 août 2007
Islesboro, Maine
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Le soleil me parle de vous quand il me chauffe le corps et que mille rayons me caressent, que chaque pore est pénétré par autant de frissons enflammés
Le soleil me parle de vous quand il prend possession de ma chair jusque dans les entrailles, terre qui s’offre à son dieu, rivière qui sort de son lit
Le soleil me parle de vous quand il me fait l’amour, fusion du corps et de l’esprit omniprésent et que pour un instant je deviens sa chaleur
L’eau me parle de vous quand elle me rafraîchit le corps que mille mains m’enveloppent m’accompagnent dans une danse de reconnaissance au soleil
L’eau me parle de vous quand elle devient complice et que je nage pour réveiller mon corps ramolli par cet abandon indécent
L’eau me parle de vous quand elle sort du lac par mille remous tournoyants et qu’elle change de nom pour redevenir le Rhône
L’amour me parle de vous quand je flirte avec le soleil et que je redeviens terre, quand je danse avec les flots et que je redeviens eau
L’amour me parle de vous quand mon corps fusionne avec le soleil et que je redeviens feu, quand mon esprit s’agite pour vous atteindre et que je redeviens air
Sans vous connaître je vous aime, ou j’aime l’idée de vous aimer et que tout me parle de vous…
Théa d'Albertville
13 juillet 2007
Conches
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La sixième symphonie de Beethoven dans les oreilles, le mistral chahutant, des marronniers multi centenaires pour ombrage, je suis là et je pense à mon amour, encore, et encore…
Il y a quelque chose de terrible, vertige de ne pas savoir, envie de réciprocité, habitude de calculer, d'avoir le retour… et aussi quelque chose de divin, juste aimer sans savoir pourquoi, ou plutôt pour le plaisir de donner, de penser avec une énergie d'amour, créatrice, d'envoyer dans l'univers du beau, du bon, plaisir de la gratuité.
Et Beethoven me fait balancer et Eole joue avec mes cheveux, me décoiffe, me rafraîchit, me traverse…
Je lui donne une mission, aller dire à mon amour que je pense à lui, lui déposer des baisers doux, puis plus prononcés, lui donner de la fraîcheur s'il a chaud, de la chaleur s'il a un peu froid.
Une espèce de scarabée vient me saluer. Mais non, il semble que son nom soit gendarme. Plus loin, c'est une araignée minuscule… Pourquoi je me mets à regarder les insectes ?
Des papillons qui vont par deux! Tiens, comment font-ils pour se retrouver?
Ils dansent, vont de fleur en fleur dans le rythme immuable de l'été.
La vie au grand jour, le moment de gloire et puis au revoir…
Et mon amour, le sait-il que mon cœur bat si fort dans ma poitrine quand je pense à lui? Est-ce l'idée d'aimer de nouveau? Est-ce un débordement de ce cœur qui a beaucoup à donner? Est-ce l'envie d'être aimée en retour? Est-ce l'envie de tendresse, de caresses, de plaisir, de repas à la table de la chair, de communion, de fusion?
Je ne sais pas! Et je pense à mon amour! Et encore! Et encore…Théa d'Albertville
4 juillet 2007
St-Jérôme, Lubéron, Provence
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Quelle est cette énergie
Qui me pousse en avant
Voir un autre pays
Aimer un autre amantPourquoi ne pas rester
Dans ces terres connues
Simplement déguster
Des saveurs déjà buesLe goût de l'aventure
Est-ce bien raisonnable
D'autant que ma monture
Se devient fatigableC'est pourtant bien ce corps
Qui réclame du plaisir
Avant qu'il ne soit mort
C'est bien tôt pour le direPenser ça va passer
Rester tranquille ici
Danger d'être agacée
Pire de finir aigrieMon coeur que veux-tu
Que je fasse avec ça
Un hymne à la vertu
Un tour de mardi grasLaisser mûrir les choses
Donner du temps au temps
Et mon amie la rose
Me fera voir commentThea d'Albertville
3 juillet 2007
ConchesNanas de Niki de Saint Phalle
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En réponse à un "poème sans lendemain"
J’ai trois vœux dans mon cœur
Pour contribuer à la paix de l’humanité
Pour garder l’harmonie de ma famille
Pour faire le bonheur de mon bien-aiméJ’ai trois colères à fleur de peau
Pour trouver des moyens que s’arrête la guerre
Pour exorciser les blessures de l’enfance
Pour travailler à une sorte d’égalitéJ’ai trois pouvoirs dans mon âme
Celui d’aimer pour le plaisir
Celui de rire pour alléger
Celui de choisir de quel côté je veux aller !Théa d'Albertville
15 juin 2007
Conches
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Il est 4 heures, le jour n’est pas encore levé. Morphée m’abandonne.
Il me revient des images.
Je suis dans la piscine, sur le dos, je fais la planche. Je plonge dans le ciel. Deux oiseaux volent, virevoltent, décrivent des cercles, volent l’un derrière l’autre, danse de la séduction, éternel masculin, éternel féminin, éternelle attirance, pour que l’espèce continue, jusqu’à ce que peut-être, elle soit remplacée par une autre espèce, éternel recommencement.L’eau me berce. Je deviens sirène. Je goûte avec délice le silence du monde de l’eau. Je suis légère. Un simple mouvement de bras, un simple mouvement de jambe, et je me déplace, sans effort. Mon corps fait des vagues, se meut calmement. Et je me dis que toute l’eau de la terre se rejoint, quand mon amour est dans l’eau, nous sommes proches.
A nouveau à l’horizontale, je respire, je me dis que tout l’air de la terre se rejoint, quand mon amour respire, nous sommes proches.
Et je marche pieds nus dans l’herbe, je me dis que toute la terre de la terre se rejoint, quand mon amour marche, nous sommes proches.
Et je sens le feu de la vie en moi, je me dis que tout le feu de la terre se rejoint, quand mon amour vit, nous sommes proches.
Le pouvoir, une certaine forme de pouvoir croyons-nous avoir, nous les mammifères humains !
Le vol des oiseaux, la danse des poissons, le monde animal, et végétal, et minéral, est-ce si différent ?
Evolution depuis la première cellule jusqu’à l’homo sapiens sapiens !Et pourtant je pense à mon amour !
A-t-il froid ? A-t-il peur ? Est-il réveillé ?
Est-il enlacé dans d’accueillants bras de femme ?
S’est-il endormi le désir assouvi ?
Son désir s’est-il armé durant son sommeil ?Je le rejoins, mes pensées ont réveillé mon corps de femme qui devient cible.
Là-bas, je me glisse près de lui. Ma respiration se promène sur son dos. Ma bouche gourmande le couvre de baisers.Ici, les oiseaux chantent. Il est 5 heures.
Je vais calmer ce corps et demander à Morphée de m’enlacer encore.Théa d'Albertville
15 juin 2007
Conches
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Envies de vous dire quelque chose
Sans savoir quoi exactement
Et d'oublier un peu la prose
Pour la rime pompeusementEnvie d'écrire revenue
Par votre lecture réveillée
Pour vous toucher par de menus
Brins de l'esprit émoustilléEnvie de vous plaire par les mots
Démonstration intellectuelle
Danger de faire partie des sots
Qui couchent la rime à la pelleEnvie de fond et non d'effet
De me livrer un peu de l'âme
Vous imaginer satisfait
De recevoir de cette flammeEnvie de voyages joyeux
Où âme et esprit se rejoignent
Où l'imagination vient des cieux
Pour vous emmener en CocagneEnvie d'annihiler l'espace
Et que le temps n'existe plus
Puis pour un instant être en face
Et celui d'après n'être plusEnvie enfin de l'harmonie
Des êtres qui savent s'aimer
Sans fin, sans début, infini
Pour bonifier l'humanitéThéa d'Albertville
7 juin 2007
Conches
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