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Salut Jean Rosset
Tu es beau, tu es frais
Quand tu sors de la nuit,
Sur l’alpage
Hors du gouffre obscur
Tu vas sauter le mur
Te voilà, mon joli,
Dans l’azur !
C’est le jeun’ printemps
Un p’tit vent frivolant.
Allons les enfants
A l’ouvrage !
Salut ! Soleil neuf!
Comme l’œil, comme l’œuf
Tu es frais, tu me plais
Jean Rosset !
O roi des étés,
Tu répands ta clarté
Bravement jusqu’au soir
Sur la vigne
Toujours plus ardent
Tu mords à pleine dents
Dans la chair du terroir
Belle à voir
Au coup de midi,
Parfois l’on te maudit.
Au travail, pardi
L’on rechigne !
Mais toi si l’on dort,
Tu poursuis ton effort
Le secret du succès ;
Jean Rosset
Quel que soit ton nom,
Phœbus, Jean bourguignon,
Tu es, fier compagnon,
Un dieu mâle !
Ces pauvres Germains
T’ont mis au féminin,
Comprendrons jamais rien
C’est certain !
Il est vrai, grand fou,
Qu’ils ne t’ont pas beaucoup,
Tu es mieux chez nous,
Mon étoile !
Soleil de Paris,
De Lavaux, du Midi;
Mon ami guilleret,
Jean Rosset !
Quand l’automne vient,
Tout est mûr, tout est bien :
C’est le temps virgilien
Des vendanges.
Tu mets ton habit,
Ton gilet cramoisi,
Ton manteau de Paris
Tout fleuri.
Dans le ciel plus lourd
D’un pathétique amour,
C’est ton dernier tour.
Puis tout chang ;
Le soir qui descend
Va délivrer le vent.
C’est mauvais, tu le sais;
Jean Rosset
L’hiver dépouillé,
Le grand ciel est mouillé
Et le gel fait craquer
Les vieux arbres.
Phœbus n’est pas bien,
Ce froid ne lui vaut rien;
Son pauvre œil le matin
Est éteint
Parfois même, il fuit
Longue serait la nit;
Plus lourd notre ennui
Que le marbre,
Si le vin nouveau
N’avait gardé bien chaud
Ta vigueur, ton reflet,
Jean Rosset !Jean Villard Gilles
Tags : soleil, jean, rosset
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