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Lobsang Rampa, auteur britannique, a publié en novembre 1956 un best-seller intitulé Le troisième œil qui fut à l'origine d'un engouement précurseur pour ce thème. Le titre du livre fait allusion à une opération chirurgicale consistant à percer un petit orifice dans le front de Rampa pour « ouvrir » son troisième œil et lui donner, entre autres, le pouvoir de voir l'aura. Tiré de wikipedia.Le voici :
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Où donc est le bonheur? disais-je - Infortuné!
Le bonheur ô mon Dieu vous me l'avez donné
Naître et ne pas savoir que l'enfance éphémère
Ruisseau de lait qui fuit sans une goutte amère
Est l'âge du bonheur et le plus beau moment
Que l'homme ombre qui passe ait sous le firmament!
Plus tard aimer garder dans son cœur de jeune homme
Un nom mystérieux que jamais on ne nomme
Glisser un mot furtif dans une tendre main
Aspirer aux douceurs d'un ineffable hymen
Envier l'eau qui fuit le nuage qui vole
Sentir son cœur se fondre au son d'une parole
Connaître un pas qu'on aime et que jaloux on suit
Rêver le jour brûler et se tordre la nuit
Pleurer surtout cet âge où sommeillent les âmes
Toujours souffrir parmi tous les regards de femmes
Tous les buissons d'avril les feux du ciel vermeil
Ne chercher qu'un regard qu'une fleur qu'un soleil!
Puis effeuiller en hâte et d'une main jalouse
Les boutons d'orangers sur le front de l'épouse
Tout sentir être heureux et pourtant insensé!
Se tourner presque en pleurs vers le malheur passé
Voir aux feux de midi sans espoir qu'il renaisse
Se faner son printemps son matin sa jeunesse
Perdre l'illusion l'espérance et sentir
Qu'on vieillit au fardeau croissant du repentir
Effacer de son front des taches et des rides
S'éprendre d'art de vers de voyages arides
De cieux lointains de mers où s'égarent nos pas
Redemander cet âge où l'on ne dormait pas
Se dire qu'on était bien malheureux bien triste
Bien fou que maintenant on respire on existe
Et plus vieux de dix ans s'enfermer tout un jour
Pour relire avec pleurs quelques lettres d'amour!
Vieillir enfin vieillir! comme des fleurs fanées
Voir blanchir nos cheveux et tomber nos années
Rappeler notre enfance et nos beaux jours flétris
Boire le reste amer de ces parfums aigris
Etre sage et railler l'amant et le poète
Et lorsque nous touchons à la tombe muette
Suivre en les rappelant d'un œil mouillé de pleurs
Nos enfants qui déjà sont tournés vers les leurs
Ainsi l'homme ô mon Dieu marche toujours plus sombre
Du berceau qui rayonne au sépulcre plein d'ombre
C'est donc avoir vécu c'est donc avoir été
Dans la joie et l'amour et la félicité
C'est avoir eu sa part et se plaindre est folie
Voilà de quel nectar la coupe était remplie
Hélas naître pour vivre en désirant la mort
Grandir en regrettant l'enfance où le cœur dort
Vieillir en regrettant la jeunesse ravie
Mourir en regrettant la vieillesse et la vie
Où donc est le bonheur disais-je? Infortuné!
Le bonheur ô mon Dieu vous me l'avez donné
Victor Hugo - 28 mai 1830
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Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d'eux.Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!Le Poête est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)
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La cigale , ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle
«Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût , foi d'animal,
Intérêt et principal .»
La fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant.»Jean de La Fontaine
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La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.Paul Eluard
Recueil Le Phénix
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