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Je suis la forêt
Je suis l'arbre
Je suis le bûcheron
Je suis le jardinier
Je suis l'arboriculteur
Je suis la hache
Je suis la scie
Je suis les branches
Et là, j'élageThéa d'Albertville Broc
7 décembre 2023
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Que vous soyez fier comme un coq
Fort comme un bœuf
Têtu comme un âne
Malin comme un singe
Ou simplement un chaud lapinVous êtes tous, un jour ou l'autre
Devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche
Vous arrivez à votre premier rendez-vous
Fier comme un paon
Et frais comme un gardonEt là ... Pas un chat !
Vous faites le pied de grue
Vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin
Il y a anguille sous rocheEt pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard
La tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon
Vous l'a certifié
Cette poule a du chien
Une vraie panthère !C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour
Mais tout de même, elle vous traite comme un chien
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois
Quand finalement la fine mouche arriveBon, vous vous dites que dix minutes de retard
Il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard
Sauf que la fameuse souris
Malgré son cou de cygne et sa crinière de lion
Est en fait aussi plate qu'une limande
Myope comme une taupe
Elle souffle comme un phoque
Et rit comme une baleine
Une vraie peau de vache, quoi !
Et vous, vous êtes fait comme un rat
Vous roulez des yeux de merlan frit
Vous êtes rouge comme une écrevisse
Mais vous restez muet comme une carpeElle essaie bien de vous tirer les vers du nez
Mais vous sautez du coq à l'âne
Et finissez par noyer le poisson
Vous avez le cafard
L'envie vous prend de pleurer comme un veau
(ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon)
Vous finissez par prendre le taureau par les cornes
Et vous inventer une fièvre de cheval
Qui vous permet de filer comme un lièvreC'est pas que vous êtes une poule mouillée
Vous ne voulez pas être le dindon de la farce
Vous avez beau être doux comme un agneau
Sous vos airs d'ours mal léché
Faut pas vous prendre pour un pigeon
Car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie
Et puis, ç'aurait servi à quoi
De se regarder comme des chiens de faïence
Après tout, revenons à nos moutons
Vous avez maintenant une faim de loup
L'envie de dormir comme un loir
Et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.Jean d'Ormesson
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Plus vieux, plus décrépits que la terre inféconde,Châtrés dès le berceau par le siècle assassinDe toute passion vigoureuse et profonde.Votre cervelle est vide autant que votre sein,Et vous avez souillé ce misérable mondeD'un sang si corrompu, d'un souffle si malsain,Que la mort germe seule en cette boue immonde.Hommes, tueurs de Dieux, les temps ne sont pas loinOù, sur un grand tas d'or vautrés dans quelque coin,Ayant rongé le sol nourricier jusqu'aux roches,Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits,Noyés dans le néant des suprêmes ennuis,Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches.Leconte de Lisle, Poèmes barbares.
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Je prenais la main de ma mèrePour la serrer dans les deux miennesComme l’on prend une lumièrePour s’éclairer quand les nuits viennent .Ses ongles étaient tant usés,Sa peau quelquefois sombre et rêche.Pourtant, je la tenais serréeComme on le fait sur une prêche.Ma mère était toujours surpriseDe me voir prendre ainsi sa main.Elle me regardait, pensiveMe demandant si j’avais faim.Et, n’osant lui dire à quel pointJe l’aimais, je la laissaisRetirer doucement sa mainPour me verser un bol de lait.Maurice CarêmeTableau Pino Daeni
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LE BUFFETC'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,Très vieux, a pris cet air si bon de vieilles gens ;Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre,Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,De linges odorants et jaunes, de chiffonsDe femmes ou d'enfants, de dentelles fletries,De fichus de grand-mère où sont peintsdes griffons;C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèchesDe cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèchesDont le parfum se mêle à des parfums de fruits.Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruisQuand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.ARTHUR RIMBAUD
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Je suis amoureuse de ton âme
Dont les cordes vibrent souvent
Au puissant son du cerf qui brame
Comme au doux murmure du torrent
Tes yeux savent s'émerveiller
De la simple beauté d'un arbre
D'une marguerite, d'un bleuet
Au son de la danse du sabre
Tu perçois ces parfums tilleul
Lavande, thym, mûres et rosiers
Odeurs qui flattent le gosier
Je suis amoureuse de ton âme
Et fais le vœu que cette flamme
Bonifie l'humanité
Théa d'Albertville
Pont-La-Ville - 30 juillet 2021
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Bonjour les papillons
Qui dansez, qui dansez
Vous êtes la moisson
De pensées, de pensées
Dans ma tête souvent
Vous germez le futur
Quand des graines semant
Avec désinvolture
Dans mon coeur vous volez
De l'aube au crépuscule
Semblez caracoler
Et moi je capitule
Dans mon ventre vous faites
La danse de Saint Guy
En silence, en cachette
Me réveillez la nuit
Un de ces jours pourtant
Sortirez par ma gorge
Je dirai simplement
Merci qui, merci GeorgesThéa d'Albertville - 10 juin 2021
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J'avais oublié ta douceur
Ta tendre manière d'être là
Ton humour, un si peu moqueur
Le bonheur d'être dans tes brasTa présence est enveloppante
Comme au soir la fleur se ferme
Sans jamais être emprisonnante
Juste un frisson sur l'épidermeJe t'aimais
Je t'aime
Je t'aimeraiThéa d'Albertville
Broc - 1er juin 2021
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