• jeanne lorioz
     
    Hier, je n'aurais rien aimé de plus au monde
    Que d'admirer encore un peu tes formes rondes.
    Un instant kidnappé au quotidien morose,
    Un baiser sur le front et un bouquet de roses
     
    Une musique  inspirée, une main caressante
    Un abandon naissant, une envie grandissante
    Et tout aurait été de douceur acceptée,
    De contours retrouvés, de lèvres adoptées
     
    De bruissements de draps et d'édredon froissé
    De pieds s'entre frôlant et de nez embrassé,
    De hanches encensées, de rêves de futur
    Contrariant le présent si amer et si dur
     
    De tout ce qui est doux et qui t'aurait tant plu.
    Mais tu as disparu et il a beaucoup plu
    L'eau, sur le pare brise, était des larmes amères.
    J'ai voulu voir un lac, un orage ou la mer
     
    J'ai voulu oublier en croisant la nature
    En conduisant longtemps, puis, garant la voiture
    J'ai admis l'évidence et suis rentré penaud,
    Passer mes chaussons noirs et me remettre au chaud
     
    Nicolas Wharf - 11 octobre 2014
     
     

    1 commentaire
  • Couple a TableBien avant
    Le bruissement d'une aile
    Partant vers l'océan
    Fut comme cet instant
    Qui me fit douter d'elle.

    Maintenant
    Le vide de ma vie
    Est un grand trou béant,
    Un trop plein de néant,
    Fait de pleurs et d'envies.

    Et pourtant
    Ce tout, où tout est noir
    Remplit ma vie réelle
    De songes trop cruels
    Pour que j'oublie nos soirs.

    Cependant
    Quand le matin se lève,
    Je sais que je l'attends
    Plein d'espoir, loin devant
    Au-delà de mes rêves.

    Nicolas Wharf
    9 novembre 2013
    (sauf erreur... pour la date)


    votre commentaire
  • sein calligramme rondJ'écrirai sur ton sein un calligramme rond
    En vers pour la forme tout autant que le fond
    En vers car cela rime, en tout cas, avec nous,
    En vers, car c'est ainsi que les mots sont plus doux.

    Je graverai aussi autour du mamelon
    Les moments bien trop courts de jours pas assez longs
    Les moments délicieux de câlins amoureux,
    Les moments de bonheur jamais assez nombreux.

    Je tatouerai ces mots au feutre sur ta peau
    Pour que tous nos instants consentis minuscules
    Fassent aux fils des ans de grandes majuscules.

    Ce sont sur ces vers-là que sera mon repos
    Car je ne connais pas, ni ici ni ailleurs,
    De préférable endroit pour écouter ton cœur.

    Nicolas Wharf - 3 janvier 2014


    1 commentaire
  • chat

    J'aime tant ses yeux bleus et l'aura de son être,
    Que je vais faire au mieux pour apprendre à connaître
    Et son corps et son chat et chaque centimètre,
    A qui j'obéirai, le désirant pour maître.

    Pour quelques poils soyeux, pour un câlin félin
    Un humain comme moi oubliera la raison
    Se voudra un vautour, ne sera que lapin
    Quand le jour sera là, d'admirer le chaton.

    Mais pour apprivoiser cet ancêtre minou,
    Origine de tout et peut-être du monde,
    Je vais improviser quelques ruses de Sioux
    Pour avoir une écoute attentive et profonde.

    La caresse en tout cas, de la paume et des doigts
    Est un atout majeur de ce rapprochement
    Et, allant doucement, on obtient quelque fois
    Qu'il agite la queue et paraisse content.

    Nicolas Wharf
    20 septembre 2014


    votre commentaire
  • Mon présent est peuplé de très chers disparus.
    Je les vois, moi petit, qui me tiennent la main
    Le long d'un parc fleuri, me parlant dans la rue,
    Ou alors dans mon lit, m'embrassant le matin.
     
    Mon père est toujours là. J'ai un peu trop couru.
    Et il m'attend pour voir si c'est le bon chemin.
    Que ma vie a trouvé. Je ne l'avais pas cru.
    Mais je sais que sans lui mes efforts seraient vains.
     
    Mon oncle m'apparaît parfois sur un perron.
    Il me regarde aller et moi je le salue.
    Allant vers le futur tout droit à reculons.
     
    Certains de mes amis qui m'ont déjà quitté
    Ont sans doute oublié nos serments résolus,
    Mais je les sens quand même encore à mes côtés.
     
    Nicolas Wharf – 5 avril 2014 

    1 commentaire
  • enfant guerreVoici que la Syrie se bat pour sa survie.
    Refusant d'être un jour un pays asservi,
    Ce pays agité par un conflit mortel
    Refuse tout autant le joug et la tutelle.

    Il faudra bien des morts, il faudra bien des pleurs
    Pour que des mots de paix résonnent dans les cœurs
    Car en ne faisant rien pour stopper l'hécatombe
    Nous creusons les rancœurs tout autant que les tombes.

    Des dirigeants hautains nous font tout un folklore
    En parlant de sarin et puis aussi de chlore
    En se réunissant dans de très beaux hôtels.

    Mais pendant de temps là, un tout petit enfant
    Chétif et désarmé, périt en étouffant
    Sans connaître les noms de ces produits mortels.


    votre commentaire
  • La-courbe-dune-epaule-a25157579
    La courbe d'une épaule
    d'Elvina Benoist


    J'ai déposé sur ton épaule une caresse.
    C'était juste un geste tendre pour se connaître,
    Un geste plein de respect et de politesse,
    Juste ce que je pensais pouvoir me permettre.

    Lorsque tu as frémi, croyant à la froidure
    Je t'ai pris dans mes bras voulant te réchauffer,
    Et quand tu as blotti tes mèches et ta figure
    Tout contre moi, je t'ai serrée à t'étouffer.

    J'ai déposé sur ta joue un furtif baiser
    Juste pour m'excuser de t'avoir tant serrée
    Mais tu as tendu l'autre et j'ai recommencé.
    Et je ne sais quand et je ne sais plus trop où

    Nous sommes passés de la joue à bien en-dessous
    Sans même avoir le temps, d'un seul mot prononcer.

    Nicolas Wharf

    2 commentaires
  • ballots dans les champs

    Les ballots dans les champs à la fin de l'été
    Sonnent souvent le glas des passions éphémères.
    Assise sur la grève, elle contemple la mer
    Où le présent se noie dans son immensité.

    Le bras qui la retient guette avec anxiété
    Le moment de la fin, ce petit laps amer,
    Où chacun des amants devient célibataire
    Par quelques mots communs parlant d'éternité.

    Et quand l'instant approche et que la lune arrive,
    Quand s'efface aussi le contour de la rive,
    Les amants désunis, chacun de leur côté,

    Savent le temps venus d'avoir à se quitter.
    Ils le font tristement, en se lâchant la main,
    Car la saison des blés a scellé leurs destins.

    Nicolas Wharf
    8 août 2014


    votre commentaire
  • clair de lune

    La lune a un effet à nul autre pareil.
    Quand les mats des bateaux font des reflets dans l'eau
    Quand l'horizon pâlit au coucher du soleil
    On ne peut rien croiser de plus doux ni plus beau.

    Avec en papier peint notre voûte céleste
    Avec en fond sonore un menuet d'antan
    Avec un brin de bise arrivant depuis l'est,
    Que voudrait-on de mieux ou de plus exaltant ?

    Pour ce bijou divin sorti de son étui
    Je passerais des jours à préparer nos nuits
    En ne te cachant pas mes envies, mes émois.

    La vue ainsi offerte est un cadeau du ciel
    Mais pour que le tableau soit un peu moins partiel,
    Accède à mon désir, et tourne-toi vers moi.

    Nicolas Wharf - 1er novembre 2014


    votre commentaire

  • Il faudrait des milliers de Nelson Mandela
    Pour amener la paix sur un monde en folie.
    Mais quand le soir est là, mais quand la mort est là,
    Il faut penser alors, avec mélancolie,
    Que celui qui vient, cette nuit, de nous quitter
    Etait peut-être unique et qu'il va nous manquer.
    Il faudrait des milliers de bonnes volontés
    Pour enrayer aussi les âmes détraquées
    De dirigeants mesquins et assoiffés de sang
    A qui il manquera le regard du vieux sage.

    Et si sur la planète, ils resteront puissants,
    Ils sauront désormais, que même à un vieil âge
    L'esprit reste plus fort que des tas de canons.
    Ils se rappelleront qu'un seul poing soulevé
    Résiste à l'oppresseur, résiste aux escadrons
    Mieux que tous les fusils et les jets de pavés.
    Il en faudrait beaucoup, des flots de volontaires,
    Il en faudrait beaucoup des sœurs et des cousins
    Pour faire une fratrie des damnés de la terre.
    Il en faudrait beaucoup mais il nous en manque un.

    Nicolas Wharf - 7 décembre 2013


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique