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Les pendulaires - Théa d'Albertville
Il se promène des zombies
Des automates, sans esprit
Le regard vide, du vague à l'âme
Rien dans l'oeil, pas une flamme
Sont-ils vraiment réveillés
Ou bien en train de se noyer
Dans une habitude captive
Pas bien vivants, à la dérive
Soudain, ils bougent, ils gesticulent
L'air important, petits hercules
Ils mettent la main à leur poche
Et leur tête défigée hoche
Leur attention est toute prise
Légèrement penchés, ils lisent
Pas une histoire, pas un roman
Mais une espèce de béant
Cet appareil miniature
Billet barré pour l'aventure
Leur dira ce qu'il faut penser
Les infos, l'actualité
Il y a la guerre au Yemen
Et aussi à Jérusalem
Ça va permettre à l'oncle Sam
D'envahir le macadam
Mais revenons à nos moutons
Ou plutôt à ces compagnons
Du voyage de ce matin
À six heures et demie en train
Comment diable faudra-t-il faire
Pour allumer une lumière
Dans leurs yeux vides sans éclat
Y mettre paix, amour et joie
Dans le fond, je me mêle de quoi
Cela ne me regarde pas
Ou alors, pourquoi ça me touche
Miroir, miroir pourquoi tu louches
Théa d'Albertville
22 mai 2012
Dans le train vers Lausanne
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