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Morceau de chocolat - Nicolas Wharf
Je perçais le brouillard.
Le froid était mordant.
Un bistro savoyard
Me semblait accueillant.
Je poussais donc la porte
Et les odeurs bien chaudes,
Les saveurs assez fortes
M'attiraient comme Maud.
Elle avait les yeux verts,
Le minois avenant
Et servait quelques verres
A bien d'autres passants.
Pour bien me distinguer
De toute la smala,
Je demandai un thé
Avec un chocolat.
Elle vint pour le servir,
S'approchant de ma table
Et j'ai bien cru mourir
D'être si pitoyable.
En effet, j'ai pensé
Tout à coup malheureux,
Aux fèves ramassées
Par tant de miséreux,
Par des esclaves noirs,
Par des enfants trahis
Qui du matin au soir
Suaient pour ce produit.
Je voyais le morceau
Posé auprès du bol
Et j'ai trouvé très sot
D'avaler ce symbole.
Je voulais m'échapper
Mais elle me sourit
Et puis je l'ai mangé
Pour être son mari.Nicolas Wharf
décembre 2013
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Commentaires
1rosidibJeudi 7 Juillet 2016 à 06:48Lol! Joli!Répondre
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