• hug de lettres

    votre commentaire
  • ciel ville lumière

    Le ciel nocturne et bas s'éblouit de la ville
    Et mon cœur bat d'amour à l'unisson des vies
    Qui animent la ville au-dessous des grands cieux
    Et l'allument le soir sans étonner nos yeux

    Les rues ont ébloui le ciel de leurs lumières
    Et l'esprit éternel n'est que par la matière
    Et l'amour est humain et ne vit qu'en nos vies
    L'amour cet éternel qui meurt inassouvi

    Guillaume Apollinaire


    votre commentaire
  • Quand vous viendrez me faire l'amour - Théa d'Albertville


    votre commentaire
  •  

    Quand vous viendrez me faire l'amour
    Ne pouvant plus faire autrement
    Je serai libre, sans atours
    Sans parfum sans fard sans serment  

    Mon ventre de vous aura faim
    D'un appétit interminable
    Je vous dévorerai sans fin
    Vous emprisonnant comme un diable  

    Je vous prendrai en esclavage
    Jouant à la femme sauvage
    Vous serez là pour mon plaisir

    Après l'or, l'encens et la myrrhe
    Je vous laisserai repartir  

    Théa d'Albertville

    17 décembre 2014

    femme sauvage


    1 commentaire
  • Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
    Un amour éternel en un moment conçu.
    Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
    Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

    Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
    Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
    Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
    N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

    Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
    Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
    Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;

    À l'austère devoir pieusement fidèle,
    Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
    « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.

    Félix Arvers


    votre commentaire
  • George et Alfred

    Je suis très émue de vous dire que j'ai
    bien compris l'autre soir que vous aviez
    toujours une envie folle de me faire
    danser. Je garde le souvenir de votre
    baiser et je voudrais bien que ce soit
    là une preuve que je puisse être aimée
    par vous. Je suis prête à vous montrer mon
    affection toute désintéressée et sans cal-
    cul, et si vous voulez me voir aussi
    vous dévoiler sans artifice mon âme
    toute nue, venez me faire une visite.
    Nous causerons en amis, franchement.
    Je vous prouverai que je suis la femme
    sincère, capable de vous offrir l'affection
    la plus profonde comme la plus étroite
    en amitié, en un mot la meilleure preuve
    dont vous puissiez rêver, puisque votre
    âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
    bite est bien longue, bien dure et souvent
    difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
    grosse. Accourrez donc vite et venez me la
    faire oublier par l'amour où je veux me
    mettre.

    La réponse de de Musset

    Quand je mets à vos pieds un éternel hommage
    Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
    Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
    Que pour vous adorer forma le Créateur.
    Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
    Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
    Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots
    Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

    La réponse de Sand

    Cette insigne faveur que votre cour réclame
    Nuit à ma renommée et répugne mon âme.
     
    pst : la lettre de George se lit une phrase sur deux
    ppsstt : pour les réponses, seulement le premier mot

    votre commentaire
  • eluard

    Coucher avec elle
    Pour le sommeil côte à côte
    Pour les rêves parallèles

    Coucher avec elle
    Pour l’amour absolu
    Pour le vice pour le vice
    Pour les baisers de toute espèce

    Coucher avec elle
    Pour un naufrage ineffable
    Pour se prostituer l’un à l’autre
    Pour se confondre

    Coucher avec elle
    Pour se prouver et prouver vraiment
    Que jamais n’a pesé sur l’âme
    Et le corps des amants
    Le mensonge d’une tache originelle

    Paul Eluard (1895-1952)

    poemeserotiques.wordpress.com


    votre commentaire
  • Je ne revois plus le visage ni le corps de celle que je tenais contre moi, dans le Nord-Sud, vers St Lazare. Je sais seulement que dans cette foule compacte où les balancements du train penchaient d'un coup toute la masse oscillante des voyageurs elle se laissait faire comme privée de raisons et de sentiments.
    Comme si nous avions été dans un désert véritable, où même la présence d'un homme eut été pour elle si surprenante et si terrifiante que l'idée ne lui serait pas venue de bouger ou de résister un instant. J'étais donc contre elle, par-derrière collé, et mon haleine faisait remuer légèrement les cheveux de sa nuque.
    Mes jambes épousaient la courbe des siennes, mes mains avaient longuement caressé ses cuisses, elle n'avait pas retiré sa main gauche quand je l'avais un instant furtivement serrée. Je sentais contre moi la douce pression de ses fesses à travers une étoffe très mince et glissante, dont les plis occasionnels même m'intéressaient. Je maintenais avec mes genoux
    un contact étroit. Je les fléchissait un peu, afin que ma queue bridée par le pantalon trouvât, pendant qu'elle grandissait encore, un lit entre ses fesses que la peur contractait, un lit vertical où les secousses du train suffisaient à me branler. Je voyais mal le visage de cette femme, par côté.
    Je n'y lisais que la peur. Mais quelle peur? Du scandale, ou de ce qui allait arriver? Elle mordait sa lèvre inférieure. Soudain, j'eus un désir irrépressible de contrôle. Je voulus connaître la pensée de cette femme, je glissais ma main droite entre ses cuisses. Merveille du poil deviné sous l'étoffe, étonnement du cul pressé. Cette femme était donc en pierre? Je ne connais rien d'aussi beau, rien qui me donne le sentiment à un pareil point, que la vulve quand on l'atteint par derrière. Mes doigts ne pouvaient s'y méprendre. Je sentais les lèvres gonflées, et soudain la femme comme pour se raffermir sur ses pieds écarta les cuisses. Je sentis les lèvres céder, s'ouvrir. Elle mouillait tant que cela traversait la robe.
    Les fesses trois ou quatre fois montèrent et descendirent le long de ma pine. Je pensais tout à coup au gens alentour. Personne, non personne dans cette presse ne prêtait attention à nous. Visage gris et ennuyés. Posture d'attente. Mes yeux tombèrent dans des yeux qui regardaient, qui nous regardaient. Ils allaient d'elle à moi, ces yeux battus par la vie, ces yeux soulignés plus encore par la fatigue des longs jours que par le fard, ces yeux pleins d'histoires inconnues, ces yeux qui aimaient encore pour un peu de temps l'amour. C'étaient les yeux d'une femme assise assez loin, et séparée de nous par un peuple aveugle, d'une femme qui de si bas ne pouvait deviner le manège, ne pouvait que voir nos têtes ballottées par
    la marche du train et l'incontrôlable du plaisir prochain.
    Ils ne nous lâchaient pas, ces yeux, et j'éprouvais soudain une sorte de nécessité de leur répondre.
    C'étaient des yeux immenses, tristes, et comme sans repos. Savent-ils? Ils battaient un peu pour me répondre. Ils se tournaient vers ma voisine que je sentais profondément frémir. Ils n'interrogeaient pas. Ils savaient sans doute. Les mouvements de la femme devinrent plus rapides, avec ce caractère étrangement limité que donne la crainte de se trahir. Je vis brusquement se dilater les prunelles qui me fixaient, comme si un gouffre s'était ouvert sous la banquette. Les yeux venaient de saisir sur la face de la femme que je serrais le premier spasme de la jouissance.
    Je ne sus qu'après eux ce qui venait de se produire, et c'est en même temps que la femme assise que je partis, et je me demande quel air dut être le mien alors, quand celle-ci cacha brusquement dans ses mains ses yeux déchirés de jouir. Un temps infini s'écoula jusqu'à la station suivante comme un grand silence immobile et je ne pensais plus à rien. Entrée en gare, les lumières extérieures, la courbe du quai, les reflets sur les briques blanches, un remous violent à l'ouverture des portes jeta dehors la femme dont je n'avais pas vu les yeux; tandis que l'assaut des nouveaux voyageurs étendait un voile entre moi et les yeux que je ne voyais plus. Je restais seul, sans connaître le vrai de cette histoire sans intrigue, où tout est pour moi dramatique comme la fuite inquiétante de l'été. 


    votre commentaire
  • Je te salue, ô vermeillette fante,
    Qui vivement entre ces flancs reluis;
    Je te salue, ô bienheureux pertuis,
    Qui rens ma vie heureusement constante!

    C'est toi qui fais que plus ne me tourmante
    L'archer volant qui causoit mes ennuis;
    T'aiant tenu quatre nuis,
    Je sen sa force en moi desja plus lente.

    O petit trou, trou mignard, trou velu
    D'un poil folet mollement crespelu,
    Qui à ton gré domtes les plus rebelles;

    Tous vers galants devoient, pour t'honorer,
    A beaux genoux te venir adorer,
    Tenans au poin leurs flambantes chandelles.

    Pierre de Ronsard


    votre commentaire
  • kamasutra

    Aimons, foutons, ce sont plaisirs
    Qu’il ne faut pas que l’on sépare;
    La jouissance et les désirs
    Sont ce que l’âme a de plus rare.
    D’un vit, d’un con et de deux cœurs,
    Naît un accord plein de douceurs,
    Que les dévots blâment sans cause.
    Amarillis, pensez-y bien :
    Aimer sans foutre est peu de chose
    Foutre sans aimer ce n’est rien.

    Jean de la La Fontaine


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires